Les Champs-de-Moë
Roman de Léon Moussinac • 250 p. • 18€
Ce roman de Léon Moussinac, écrit en 1939-1940, a été publié pour la première fois par La Bibliothèque Française en Novembre 1945.
Il est resté si présent dans les mémoires de nombreuses familles quercynoises mais aussi de certains critiques littéraires a semblé important pour les Editions Horla, à l’occasion du 70 ème anniversaire de sa publication, d’envisager une réédition.
Celle –ci est devenue possible aujourd’hui grâce au soutien de Jean-Louis Lods, neveu et ayant-droit de Léon Moussinac, et à l’enthousiasme d’amoureux de la littérature et du cinéma qui voient en cet auteur méconnu et par ailleurs poète, journaliste engagé, critique d’art et pionnier de la critique cinématographique, l’un des intellectuels français majeurs de la première moitié du XXe siècle.
Sous le titre Chronique des Champs de Moë des extraits de ce roman ont été publiés dès Mai 1939 dans la revue Commune, à laquelle Léon Moussinac a collaboré.
Le terme de chronique situe bien le projet de l’auteur : tenter d’évoquer avec rigueur, justesse et empathie le quotidien rugueux de ces familles du Haut-Quercy d’où les siens étaient issus .
Des Champs-de-Moë on aperçoit au loin le clocher bleu de Biars, le village, au pied de la falaise des Glanes où s’étale la Cère libérée enfin des gorges dures » écrit Léon Moussinac. On y parle le plus souvent la langue d’Oc et l’argent vient à manquer de Gagnac à Bretenoux et Teyssieu.
Le monde rural amorce sa lente mutation. Le phonographe s’invite dans les familles : Crédit de 21 mois, 7 francs par mois ! On cherche comment financer la construction d’une grange…Les deuils, drames et amours vrillent les cœurs et les têtes…
Né à Migennes ( Yonne ) le 19 Janvier 1890, fils d’un Inspecteur des Chemins de Fer départementaux originaire du Haut-Quercy, Léon Moussinac fait ses études au Lycée Charlemagne à Paris et se lie d’amitié avec le futur critique et cinéaste Louis Delluc.
Licencié en droit, il fait la connaissance de sa future épouse Jeanne Lods au cours de son service militaire à Besançon. Démobilisé en Août 1919, il devient très vite un critique d’art reconnu, un historien du théâtre, un éditeur et c’est à lui que l’on doit, par décision de justice, le statut de critique cinématographique.
Journaliste, rédacteur en chef de revues, poète, romancier, Léon Moussinac adhère au Parti communiste en 1924. Il assure pendant dix ans (1923 – 1933) la rubrique hebdomadaire de critique cinématographique du journal L’Humanité. Initiateur de ciné-clubs, il présente pour la première fois en France Le Cuirassé Potemkine de SM Eisenstein, le 13 Novembre 1926, puis crée Les Amis de Spartacus .
Fondateur du Théâtre d’Action International en 1932, il met en scène à Moscou, en 1933, au Théâtre Juif d’état la pièce d’Eugène Labiche Les Trente millions de Gladia tor. De 1935 à 1940, il assume la direction des Etudes Sociales Internationales. Arrêté pour ses opinions politiques en Avril 1940, il est incarcéré à la Santé puis interné au camp de Gurs.
Jugé par le tribunal militaire de Périgueux en 1942, il est acquitté à une voix de majorité et rejoint Saint Michel Loubéjou pour toute la période de la Résistance. Son quatrième roman, Le radeau de la méduse, est édité en 1945. En 1946 il est nommé directeur de l’Ecole Nationale supérieure des Arts décoratifs puis en 1947 directeur général de l’Institut des Hautes Etudes Cinématographiques, poste qu’il abandonnera pour se consacrer à l’ENSAD et à l’Institut de Filmologie de l’Université de Paris. Dès sa retraite, il poursuit son œuvre écrite et organise les manifestations du Comité National des Ecrivains dont il est le Président.
Léon Moussinac meurt d’une crise cardiaque le 10 Mars 1964.